Histoire d’une rencontre
Je suis un auteur de nouvelles. Je me suis aventuré un beau dimanche de juin 2021, au château de Fratteau, sur la commune de Neuvic, en Dordogne, dans le "repaire" de Daniel Piron, le potier et de Delphine Piron, la potière.
Lors de cette visite en VIP, je fus subjugué par les créations de ces deux artistes. Je me suis risqué à demander à Daniel s’il pouvait me fabriquer un épi de faîtage, plutôt qu’une soupière, en justifiant ma requête par le fait que j’étais ancien charpentier-couvreur et trouvais que cette pièce de couverture était une véritable œuvre d’art, pouvant devenir la carte de visite d’un couvreur, sa signature et surtout un point d’exclamation sur l’ouvrage. Ma demande plus au potier qui l’agréa aussitôt !
Après une réflexion commune, sur une proposition de Daniel, il fut décidé de relier les deux périodes de ma vie, à savoir le métier de charpentier-couvreur que j’affectionnais tant et celui d’auteur. L’épi de faîtage devra représenter un écrivain fort occupé à consulter un livre. Je précisais que ça pouvait être Zola qui serait en relecture de son roman Germinal dont l’action se déroule dans les corons et les mines de charbon du Nord de la France, ma région de naissance ! Ces détails sont gravés sur l’épi.
Le 8 août 2022 fut le jour de réception de l’œuvre, avec vous n’en doutez pas, une grande émotion de ma part !
Daniel m’a donné quelques détails sur le rôle de ce genre de décoration. L’épi de faîtage reste le plus souvent un personnage masculin. On trouve de belles représentations de chasseurs de palombes, de joueurs de vielles, de pêcheurs d’esturgeons, des marquis et même des marins dont le célèbre Surcouf. Les traits sont exagérés pour que le visiteur puisse les voir depuis le sol. La bouche est entrouverte, les dents sont apparentes.
On les oriente le plus souvent vers l’extérieur de la maison, pour qu’ils "regardent les visiteurs arriver", car ils sont symboles de protection, même d’exorcisme.
Il m’a expliqué que La glaçure est passée après une première cuisson. Elle est généralement de couleur marron ou verte. La terre est donc cuite deux fois à des températures importantes de l’ordre de 1150° / 1200°. L’obtention des couleurs est le secret du potier. J’ai choisi la couleur noire pour mon épi, en souvenir de la poterie de San Bartolo Coyotepec, ce petit village de Oaxaca au Mexique, visité en juin 2010.
Daniel m’a expliqué que ce n’était pas la couleur traditionnelle pour les épis de faîtage.
La couleur noire est obtenue avec un excès de cuivre, de manganèse et d’oxyde de fer. C’est une glaçure alcaline, métallescente.
Chapeau bas et merci de m’avoir fabriquée cette œuvre, Monsieur Daniel Piron !
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https://www.tourisme-isleperigord.com/artisan-dart/poterie-du-repaire-de-fratteau
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